Laura
Gasse
Je m’appelle Laura et voici ma biographie. La peinture c’est une histoire aussi brutale que le cancer lorsqu’il est entré dans ma vie. C’était sans bruit, sans appels de phares préalables. Un cancer des ovaires à 20 ans et c’est ici que la peinture m’a sauvé et s’est imposée dans un tout nouveau quotidien. Une grande toile blanche offerte par ma mère lors de ma quatrième convalescence, et il y avait là la possibilité de faire passer un message.
Le cancer des ovaires touche les femmes sans que les symptômes puissent nous alarmer. Ce sont des douleurs que nous devons supporter chaque jour, des douleurs “normales”, les maux de ventre, une fatigue qu’on nous apprend à taire parce que c’est le quotidien que l’on doit vivre.
Faculté d’arts plastiques à Amiens ; les portes du lycée Paul-Poiret après un stage chez un tailleur à Rouen, et je me suis finalement orientée vers des études juridiques afin de devenir juriste faute de moyens pour déménager dans l’une de ces deux villes à temps plein. Mais les arts plastiques ne m’ont jamais vraiment quitté.
Si j’ai pu arriver à cette rémission aujourd’hui, précisément depuis 18 mois c’est parce que je ne cesse de peindre, sur tous les supports, des toiles, cartons, des bouts de papier ou encore de la céramique…
Du bleu en très grande majorité, et cette incroyable possibilité de nuances que cette couleur peut apporter. Un voyage, regarder loin vers l’horizon. Le bleu c’est l’infini, le tout, et la douceur d’un espoir comme l’art nous sauve de nos maux les plus douloureux.
A désormais 26 ans je ne compte pas m’arrêter là. Je me sens très chanceuse d’avoir été prise en charge à temps et de pouvoir peindre, sans me plaindre. J’aimerais pouvoir aider ceux qui sont dans ce combat et montrer plus largement que chaque espoir est un commencement de vie.
Des toiles engagées, enragées. L’art et la maladie n’ont pas de genre, pas d’âge ils sont universels.